installation, vallée du Jabron, Alpes de Hautes Provence, 2004
18 bâtons contenant chacun une page de mes écrits sont disposés sur un plateau, lors des rencontres d'écritures des Petits Toits du monde.
Photographies de Véronique Duhaut.
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_ parole [d] éteinte _
_ comme un souvenir _ _ rien n'efface le peu qui reste _ _ l'échappé _ _ noirT _ _ tomber la[s] _ _ accroc _ _ ensuite être _ _ limite inférieure de rien _ _ c'est ainsi _ _ entre-temps _ _ déserrance _ _ atelier refuge _ _ une proximité _ _ la coulée _ _ petites plaques _ _ vers le blanc _ _ le point du jour _ _ l'entre deux _ _ les vitrines du pavé dans la mare _ _ monastère des clarisses _ _ vol d'image _ _ perdre l'écrit _ _ crac _ _ les ça _ _ ça dépend d'elle _ _ terres d'encre _ _ on ne sait jamais _ _ dommage _ |
Une mise en place de Bâtons aveugles, objets du peu, ont donné sens à l’installation et à une rencontre, aux Terres d’encre, vallée du Jabron, Alpes Maritime. Là où Pierre Yves Freund prit son parti habituel d’atténuer son intervention, par l’intrusion discrète et éphémère de ces Bâtons dans le paysage, les photographies de Véronique Duhaut les délogent, et assignent à ces lignes blanches discontinues un rôle de signal dressé en travers les branches torses.
Objet minimal pour le sculpteur, cependant -et a contrario d’une esthétique qui vide la forme de tout contenu- chargé d’histoires.
Objets hantés par les fragments de notes ou maximes coulés dans le plâtre et dont quelques fragments affleurent parfois en surface. Un fil rouge dépassant de cette gangue ponctue cette suite, petite note pointue sur des portées verticales.
Pour la photographe, objet d’une quête rendue difficile par le foisonnement végétal, lien entre terre et ciel pour les plongées verticales, césure, coupure aussi. Parfois réduit à une ligne pure et blanche, il est étranger au réseau interne de l’image, nouveau lieu de la chose.
Extraits de Hiatus, texte de Marie-Agnès Chalumeaux.
