Tous ces gestes ne seront pas perdus














Tous ces gestes ne seront pas perdus

Exposition proposée à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2023




Trois plasticiens de générations différentes, Pierre-Yves Freund, Gilles Gally et Sylvain Owelle, sont conviés à intervenir au sein de L’Hôtel de Vogüé, édifice classé du centre-ville de Dijon.

La qualité architecturale du bâtiment, tout comme la richesse de son décor intérieur et extérieur, ont présidé au choix des œuvres ainsi qu’aux modalités d’intervention.


Puissance et envergure du geste dans la sculpture de Gilles Gally , alliées à la souplesse de la ligne dont les terminaisons trouvent écho aussi bien dans les motifs floraux de la Salle des Gardes que dans ceux ciselés des pierres basses des colonnes présentes dans la cour d’honneur.
Si la relation qu‘entretient l’artiste avec le métal s’ancre avant tout dans un vécu personnel et familial, il ne fait pas l’économie d’un regard aiguisé sur l’histoire de la sculpture moderne. La part belle est faite au matériau comme à ses qualités spécifiques, amplifiées par un recours à des formes élémentaires inscrites dans un espace qu’il conviendra d’explorer par le déplacement.


Gestes mesurés, délicats et renouvelés de Pierre-Yves Freund, surtout quand il s’agit de laisser reposer quelques années durant des fleurs de pavot dans les pages d’un cahier, pour que celui-ci laisse dans son épaisseur même, une empreinte d’une étonnante présence.
Qu’il s’agisse d’éléments végétaux, de plâtre ou de thé noir qui s’évapore et se fige en une surface soudain proche du marbre, il est toujours question pour lui d’une tentative de prise en main du monde environnant dans un désir éperdu d’en garder une trace, bien que lacunaire et vouée à une disparition annoncée.


Gestes de dispersion, lorsque Sylvain Owelle saupoudre de scories, certaines surfaces de sa toile encore fraîche, que la touche ample de la brosse viendra exalter, donnant à sa peinture aux teintes parfois déjà fluorescentes, une dynamique visuelle d’une subtile intensité.
Ce procédé que l’artiste explore et exploite de différentes façons génère une série de questionnements plastiques qui réactualisent l’approche d’une pratique et d’un médium.
Les scories tout en apportant une matérialité à la peinture, provoquent dans un même temps des effets illusionnistes. S’agit-t’il d’un transfert, d’un frottage, d’une impression photographique ? Les effets conjugués aux formes géométriques traitées en aplat affirment, elles, la planéité du support.
Si les tonalités souvent acides et les contrastes particulièrement toniques imposent dans un premier temps une certaine distance, la qualité des surfaces grisées où se trouvent les scories, invite quant à elle à une scrutation rapprochée.




Tous les gestes de ces artistes, vus, transmis, réinterprétés, déplacés, inscrits profondément dans leurs corps, trouvent ainsi leur prolongement dans ceux jadis accomplis pour penser, bâtir, décorer cette demeure précieusement conservée et autrefois habitée.




Pierre-Yves Magerand




Proposition portée par l’association Triple Hélice, avec le soutien de la Ville de Dijon.

Commissariat : Pierre-Yves Magerand




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