Un déterminé [ II ]













Pierre-Yves Freund est habité par les notions de trace, de mémoire et d'empreinte. Le processus fait souvent partie intégrante du travail. L'instant figé, celui où le regard s'arrête, est témoin d'un passé et d'un devenir, temps suggéré, non imposé. Ses formes portent les marques de leur élaboration, de leur transport, de leur vécu. Le vide et l'absence sont soulignés par la trace d'une écriture qui échappe. La place laissée au hasard, la disparition lente d'un élément au profit d'une figure nouvelle procèdent de la même volonté. Dans tous ces cas de figures, la trace passée et à venir reste essentielle.

Ici une forme élémentaire scellée dans un réceptacle transparent, mais que la végétation va recouvrir et fossiliser ; une stèle discrète à l’œuvre du temps dans son art à faire émerger et disparaître les choses ; mais aussi à la fragile possibilité d'une redécouverte, d'une réactivation qu'un regard ou une pensée peut toujours opérer au hasard de la rencontre avec un promeneur solitaire. Ici la forme et le geste viennent marquer d'une présence secrète un lieu. C'est une invite au temps et au regard de faire œuvre avec eux. La lumière et l'ombre, le vent et la terre dans sa vie même, vont faire vivre, d'une présence ténue et fragile, ce réceptacle en attente d'une attention qui lui donne corps.















Ce texte fut publié à l'occasion de la première mise en place de ' Un déterminé ' en l’île Nancy à Andrésy, né d'un échange avec Philippe Cyroulnik.

Huit ans plus tard, une pièce est rééditée à l'identique dans un jardin privé, aux portes du Morvan.

Jardin privé, frondaisons plus rares, terre de pierres, inclinaison du terrain, les horizontales perdues me rongent l'esprit, épousée la pente.

Le geste du corps, les bras et les épaules redressent les lignes en des équilibres fictifs qui s'avéreraient décevants. Les mots tentent de justifier le geste.
















Haut de page