vers le blanc _© pierre-yves freund






Vers le blanc _ Freiburg _2007

Les premières photographies de la série ‘ Vers le blanc’ sont des détails de mes pièces de plâtre. L’endroit où elles ont été rayées, abimées ou celui où se desine une ouverture dans la matière, fissure noire soulignée de blanc. Photographier ces incidents de matière.

Parallèlement, je ramasse de petits papiers jetés au sol, les photographie sur des surfaces blanches ou translucides, petits abris de papiers, pliés, dépliés.

Et je photographie la neige.

Toute une partie de mon travail traite de la mémoire. Les pièces portent les traces de leur vécu, marques, petits stigmates. Les ouvertures suggèrent un espace intérieur, un lieu d’asile. Il y a la lumière, les ombres. Vers le blanc est une volonté de réduire mots et signes, d’approcher un trés peu pour l’œil et l’esprit, où matière et sens restent présents.

Vers le Blanc sont des images numériques, couleur ou noir et blanc. Les fichiers sont souvent travaillés jusqu’à devenir diaphanes. Les images peuvent se réduire à une ou deux lignes de forces, suffisemment présentes pour rappeler ce qui fut.

Les photographies existent en 20 x 30 cm, d’autres en 50 x 70 cm. Les marges blanches qui les détourent en sont parties intégrantes. La mise en cadre est composée d’un simple verre serti par une fine bande de kraft blanc. Les plus grandes sont présentées dans un caisson de 1 cm de profondeur.

Ce travail est en cours, il existe actuellement une cinquantaine de photographies.
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Au Centre Culturel français de Freiburg, deux parallèlépipédes de plâtre aux arêtes de fer rouillées et saillantes occupent l’espace central.

Des détails de ses sculptures de plâtre sont le point de départ des photographies de P-Y Freund.

En nous montrant la malléabilité du matériau, ses photographies nous font ressentir sa fragilité et sa douceur. Les formes capturées nous suggèrent des abris, des lieux d’asile.

Les photographies de P-Y Freund sont presque entièrement blanches. Les motifs se détachent de façon hésitante du fond clair. Elles naissent également de petits papiers pliés ou dépliés sans prétention, qui disparaissent en partie dans le flou ou dans la surexposition. Ce sont les témoins anonymes d’évènements inconnus.


Présence et sens émanent de manière singulière de ces photographies, qui ne nous montrent que de simples objets anodins. Objets qui, de plus, furent jetés ou perdus.

Certaines éveillent un souvenir estompé, nous entraînant dans un tourbillon d’une douce mélancolie. Quelque chose disparaît. Nous avons l’impression de l’avoir connu.

Les photographies les plus intéressantes sont celles où domine le flou, estompage de ce qui fut.


Les images sont discrètes, énigmatiques, comme si elles parlaient dans une langue inconnue d’une chose dont il faut à tout prix garder le souvenir.



Badische Zeitung, octobre 2007.
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